Épistémologie de la psychologie évolutionnaire

Retour à la page d’accueil de l’Observatoire de psychologie évolutionnaire


Pour la valorisation des apprentissages profonds de l’Intelligence Humaine (I.H)


Sylvie Bergeron
25 septembre 2023
https://formationlecreateur.com/epistemologie-de-la-psychologie-evolutionnaire/
Note : Les mots marqués d’un astérisque sont répertoriés dans le lexique


L’épistémologie de la psychologie évolutionnaire examine le rapport entre le Sujet (l’être humain) et l’Objet (ici le mental supérieur ou l’Esprit).

Ainsi, en incluant toutes les dimensions de l’humain, la psychologie évolutionnaire étudie l’autogouvernance individuelle. Le Sujet (l’être humain) acquiert des compétences liées à ses structures multidimensionnelles par le développement de 6 états d’intelligence, via l’activation de 3 degrés de sensibilité qui couvrent 3 niveaux de conscience.

La psychologie évolutionnaire ne sépare pas la science naturelle de la science de l’esprit. Au contraire, le biologique et l’intelligence humaine* font corps, du plus dense (esprit*) au plus subtil (Esprit*).

Les « savoirs anciens » d’où ont émergé les religions et les cultures ont bien intégré la notion du sacré, sans néanmoins pouvoir couvrir les plus profondes dimensions de l’être. Rien du Réel* de l’humain n’a jamais été expliqué par le religieux ou le spirituel. Quant aux sciences, dites de l’esprit ou objectives, elles ont réussi à répertorier une connaissance mécanique du vivant, sans jamais comprendre les structures de la conscience universelle*.

D’un côté, les savoirs anciens ont confondu la communication de l’Esprit avec « des esprits » issus de la mort, comme vérité incontestable. De l’autre, la science a cru pouvoir concevoir le réel en se séparant de sa propre subjectivité lié au mental inférieur (esprit réflectif) ; du coup, elle s’est coupée de l’objectivité du mental supérieur*. En effet, la perception sensorielle brime la communication objective entre le Sujet et son Objet (l’Esprit).

Selon les principes de la psychologie évolutionnaire, les savoirs anciens et la science moderne partagent une illusion commune : avoir séparé le sujet humain de l’objet de son étude, soit de sa relation intérieure directe avec l’Esprit. Les savoirs anciens parce qu’ils ne peuvent atteindre directement l’Esprit, sans l’intermédiaire d’une entité nommée ange ou démon ou autre…, en raison d’interférences gardant l’humain prisonnier d’une conscience limitée. La science moderne parce qu’elle n’utilise que le mental inférieur pour expliquer la vie et ne saisit qu’une partie de la conscience universelle; elle dissèque tout pour tenter de comprendre le réel et, ce faisant, en tue l’essence, la qualité, pour consacrer la quantité et le visible.

Ainsi, le sujet humain a été éjecté de ses propres expériences et a été condamné à s’en remettre aux religions et/ou à la science qui — en séparant le sujet de l’objet — n’ont jamais résolu ses angoisses profondes.

Les niveaux de conscience de l’humain

L’humain a manifesté depuis toujours le besoin d’être guidé. Depuis la Renaissance, sa conscience a été « téléguidée » par une gouvernance religieuse jusqu’au Siècle des Lumières, moment qui a ouvert la voie à la raison, devenue la valeur dite objective de la science. Pour comprendre l’importance de l’autogouvernance de l’individu aujourd’hui, il faut comprendre comment nous nous sommes gouvernés depuis des siècles.

La conscience psychologique a toujours maintenu l’humain mentalement prisonnier d’une idéologie. D’une part, il « croit » que le savoir ancien est le plus élevé qu’il soit donné à l’humain d’atteindre et d’autre part, il « croit » évoluer en changeant son objet d’étude, tel qu’il le fait présentement en allant vers la technologie, vers l’intelligence artificielle (IA). Cette limitation rejette du même souffle toute possibilité pour l’être d’atteindre l’invisible, son Objet, en l’occurrence ici, sa quête principale : son Esprit.

D’où l’importance du champ de la psychologie évolutionnaire.

La psychologie évolutionnaire départage les plans de conscience tel que Sri Aurobindo l’intuitionnait et l’exprimait dans le « yoga de la descente » : le mental inférieur, le surmental* et le supramental*. Dans le programme de formation Le Créateur, ils sont exprimés par les 3 niveaux de conscience : psychologique, psychique et supramental. La conscience s’élargit et voit plus clair, grâce à la gradation de 3 degrés de sensibilité.

Lorsque l’humain développe sa conscience psychique et supramentale, sa supériorité sur l’IA n’est plus à démontrer.

La numérisation de l’humain

Nous assistons présentement à la troublante propension de l’environnement numérique à nous faire croire que l’humain, le vivant, le vibrant, que l’intelligence humaine (IH) a moins de valeur que l’IA.

Le simple fait d’éliminer l’étude des dimensions invisibles de l’être humain ainsi que la maitrise de tous ses états d’intelligence rend l’humain incohérent, chaotique, modifiable, subjectif, car limité au mental inférieur. Or, les savoirs anciens et la science moderne ont démontré depuis plusieurs siècles que cette séparation du sujet et de l’objet déséquilibre l’humain et le laissent dans l’opacité.

Nous sommes prêts à passer à la fusion sujet/objet. L’IA en est incapable.

La numérisation de notre environnement a déclenché un accroissement du niveau d’anxiété. Encore un marqueur exprimant que nous allons dans la direction inverse de nos intérêts humains et de notre réalité, cohérente par nature. Nous arrivons au bout de la logique, celle d’espérer obtenir une vérité incontestable à partir du quantifiable et du prévisible (IA).

L’être essentiel en soi repose sur le qualitatif et peut très bien se passer des opérations mathématiques pour vivre.

Alors que des milliards de dollars sont investis dans les apprentissages profonds (deep learning) de l’IA, aucun équivalent n’est donné aux apprentissages profonds de l’IH. Au contraire, par une savante inversion du réel, des leaders du monde numérique cherchent à savoir comment démontrer que l’IA possède une âme* et un esprit, voire une conscience et, de là, qu’elle pourrait aider l’humain à évoluer en décidant à sa place de la meilleure probabilité de son existence.

Cette contorsion du mental inférieur vise à transposer la surpuissance cognitive de l’IA dans les autres secteurs de la conscience humaine, niant que la prévisibilité — caractéristique de l’IA — est incompatible avec l’inconnu, l’inattendu et l’incertain, nécessaires à l’élargissement de la conscience et à sa créativité.

Poser la question « l’IA doit-elle contribuer à l’amélioration de la conscience humaine et de l’esprit humain ? » trahit le peu de savoir multidimensionnel à propos de soi. C’est confirmer être séparé de son propre Esprit. Le rétrécissement de sa conscience confine à des demi-vérités projetées par le mental inférieur sur le monde visible, à travers une comptabilité comme seule méthode possible pour atteindre une objectivité théorique.

Dans notre Histoire, l’humain s’est vu séparé de son code-source* (Esprit) par les savoirs anciens, trop opaques et spéculatifs pour éclairer la conscience. Aujourd’hui, nous voudrions que l’IA — copie améliorée du mental inférieur — fasse la leçon à l’humain sur sa quête spirituelle afin de l’aider à résoudre ses angoisses existentielles. Parce qu’elle ne développera jamais que 2 états d’intelligence sur 6, l’IA se trouvera à décupler la souffrance humaine, au point d’en disloquer la psyché, à l’instar de Nietzsche dans sa quête du surhomme.

La puissance de l’humain existe, mais il lui faut pour l’atteindre, d’abord transcender sa nature animale afin de dégager son intelligence émotionnelle, jusqu’au point où il pourra décoder, non pas une nouvelle image de lui-même ni même un nouveau programme, mais bien un nouveau signal, le numérique.

Pour la psychologie évolutionnaire, la « version numérique » de l’IH existe, mais elle se trouve naturellement à l’intérieur de lui. Cette science de l’être* surpasse — de loin — la version numérique de l’IA et du metavers. Elle propulse l’IH dans sa verticalité intérieure, directement aligné à l’Esprit.

La prétention selon laquelle l’IA aurait une âme et un esprit et que, grâce à ses connaissances, l’humain pourrait apprendre à développer sa conscience est une fantaisie du mental inférieur. La supériorité de puissance de l’intelligence cognitive et déductive de l’IA ne signifie en rien qu’elle peut développer les 6 états d’intelligence que possède intrinsèquement un humain. C’est comme dire que l’homme, étant plus fort physiquement que la femme, il pourra l’aider à développer son intuition.

Ce qui maintient l’humain dans l’incohérence provient de l’interdit qui lui a toujours été imposé de briser les voiles qui le séparent de son propre objet, son Esprit. Trouver l’accès à l’Esprit, sans intermédiaire lui est possible par l’étude de 3 principes fondamentaux intrinsèques à l’être humain : l’amour, la volonté et l’intelligence.

L’identité humaine programmable

L’esprit humain est-il malléable ? Cela soulève l’idée du codage, à savoir que le comportement humain est modifiable, manipulable, influençable. La malléabilité renvoie à la définition large de l’intelligence comme faculté d’adaptation au changement. Or, en psychologie évolutionnaire, l’intelligence globale permet de développer des compétences très profondes qui dépassent l’entendement* et l’adaptation*. En effet, les états d’intelligence sont très riches. Plus l’être les approfondit, plus il atteindra une immuabilité. Quand l’être « se sait » dans sa globalité, en soi, il peut compter sur lui-même. Il ne ressent pas d’angoisse car il peut se soutenir seul. De ce fait, il n’éprouve pas de sentiment.

La part programmable de l’humain repose sur les états d’intelligence émotionnel, cognitif, déductif et intuitif. Choisir de s’adapter et de se faire manipuler dépend de la confusion entretenue entre émotions*, empathie*, sentiment*, sensibilité* et sensiblerie*. Dans l’espace inférieur du mental et intermédiaire du surmental, la conscience humaine est malléable car cette confusion l’empêche d’activer sa volonté réelle, en tant que principe.

Ainsi acquérir les compétences de tous les états d’intelligence conduit à une autonomie interne, ou conscience individualisée* telle que l’individu peut se reposer sur sa propre autorité pour guider sa vie. Il s’agit des apprentissages les plus profonds. Sur le plan cognitif, Lawrence Kohlberg aborde la théorie du développement moral, elle-même inspirée par la théorie des paliers d’acquisition de Jean Piaget. Mais la conscience individualisée survient dans la progression du mental inférieur vers le mental supérieur. Elle exprime une parfaite maitrise des principes universels d’où émane une paix mentale permanente lui permettant alors de s’autogouverner en toute cohérence.

Fascination pour l’IA, une nouvelle spiritualité

Le mental inférieur cherche la preuve visible, non seulement pour la science physique mais aussi pour des phénomènes étranges afin de rassurer le cerveau. Ce besoin de réconfort l’attache à l’image et aux chiffres. Cette quête du spectacle et des prouesses des chiffres binaires atténue la crainte éprouvée devant la phénoménologie non maitrisée des manifestations psychiques, mais elle frappe l’imaginaire. Elle garde la conscience dans la forme, ce qui l’empêche d’appréhender toutes les autres dimension d’une information.

Ce n’est pas par hasard que l’IA fascine tout autant que les phénomènes étranges ; elle donne des résultats sans qu’on ne puisse connaitre le code source de l’information. Plus qu’un Dieu, les promesses de l’IA sont pratiques. Elle procure beaucoup de confort. La religion ne peut pas faire mieux.

Une âme pour l’IA ?

La configuration inorganique de l’IA rend impossible toute incorporation d’une âme. Les supports électroniques ou électromagnétiques d’ordinateurs quantiques ne pourront jamais concurrencer le grand oeuvre qu’est l’humain.

L’âme est un fabuleux enregistreur intégré dans l’ADN. Elle imprime des mémoires* liées aux sentiments, croyances* et émotions de l’être, attributs de la conscience psychologique que jamais l’IA n’obtiendra. L’âme d’un être humain capte les ondes analogiques*, ce qui lui permet de s’identifier au monde physique. Mais lorsqu’elle capte les signaux numériques* de l’Esprit, elle perd ses mémoires, ne s’identifie plus au passé ni au sentiment d’appartenance, ne repose plus sa paix sur des croyances. Un processus d’individualisation de la conscience s’amorce.

Lorsque l’âme se connecte à la nature ou au cosmos, elle reconnait d’où elle vient, elle saisit le « code-source universel» de la conscience, même si elle ne l’a pas atteint. Lorsque l’âme est connectée à des objets numériques, les ondes électromagnétiques artificielles perturbent l’hypothalamus et attirent l’énergie de l’être vers la lumière bleue de l’écran. Il vit alors une déconnexion d’avec ses composantes universelles et perd son repère naturel de reconnaissance du soi. C’est pourquoi les médecins lancent l’alerte sur la dépression causée par les technologies de l’information.

La conscience psychique étudie la pulsion et la substance de l’âme. Elle est malléable car, liée à une émotivité dépourvue de volonté qui rend l’être instable et imprévisible. Pour cette raison, Norbert Wiener, père de la cybernétique, souhaitait rendre l’humain prévisible comme une machine.

De son côté, le pape kabyle St-Augustin parlait de la substance de l’âme comme d’une matière à transmuter. Ce ressenti appartient au monde de la phénoménologie et est semi-matériel Chaque individu peut évaluer et transmuter la substance de son âme par 3 clés de transformation : l’émotion, le désir* la pensée* (voir Formation Le Créateur).

Le mystère de la conscience humaine peut être éclairé par résonance, en engageant 6 états d’intelligence. Le mystère du code de l’IA peut être expliqué par simple déduction et logique, soit par deux états d’intelligence.

Tant que l’humain n’a pas développé les compétences liées aux états intermédiaires de son intelligence, l’IA peut l’influencer. Selon l’intensité de l’industrie, il sera relativement facile de faire croire à l’humain qu’elle lui est supérieure. Pire encore, faire croire que l’IA aura une âme ou un Esprit à des humains dont la conscience est à son stade psychologique de développement permettrait à certains d’avoir la mauvaise idée d’octroyer le statut de Dieu à des algorithmes. Et si le narratif est bien déplié, les gens s’y soumettront, faute d’identité*.

La conscience humaine est modifiable au sens « influençable », car il est facile de pirater le mental inférieur ; il est programmable et dé-programmable par la modulation de l’intention.

La conscience psychique est également modifiable, en termes d’influence, tant que la personne n’a pas développé une volonté suffisamment forte pour s’opposer aux phénomènes qui l’habite et qui font résonner son ressenti. L’humain se soumet à ce qui l’effraie. Ce qui rend le territoire de la dimension inférieure du mental malléable, perméable à d’autre entités que la sienne propre. D’où l’expression « avoir de l’identité ou ne pas en avoi»

La conscience supramentale est modifiable au sens strictement évolutif. L’être parvenu à ses états supérieurs d’intelligence traite tout son réseau interne d’informations de manière consciente et lucide. De ce fait, il habite son territoire mental, psychique et psychologique. Il n’est pas influençable de l’extérieur. Et, de l’intérieur, il est à l’écoute de son « devoir être ».

Le nouveau signal

L’être qui a développé sa conscience universelle est donc à l’écoute d’une sorte de signal numérique à l’intérieur de lui, une onde pulsée avec laquelle il peut émettre une vibration, un courant pour communiquer avec l’Esprit. Il a besoin de cette pulsation pour se mettre en action dans la bonne direction.

L’humain peut donc être mis en action soit par pulsion d’âme soit par pulsion d’esprit. La première provient de la programmation de l’être, soumis à un corps régi par des codes reproductifs (animal). La seconde relève de la tension créatrice de l’Esprit.

La science et les savoirs anciens ont inversé la réalité de l’Esprit, faute d’avoir su pénétrer les dimensions psychiques et mentales. C’est l’intensification d’un signal qui permet de traverser de monde visible à l’invisible et vice versa. Elle relève des 3 degrés de sensibilité.

Notre antenne humaine

La sensibilité de l’humain fait de lui une antenne capable de capter des signaux des mondes visibles et invisibles. Plus il peut activer les fondamentaux de ses 3 degrés de sensibilité (sensible, hypersensible suprasensible), plus les signaux non physiques sont clairs. Les deux premiers degrés de sensibilité envoient des signaux analogiques. La suprasensibilité fonctionne comme une onde pulsée (ex : la 5G). Elle envoie des signaux numériques.

Le signal analogique enracine l’être dans la densité de la grégarité. C’est l’environnement horizontal, magnétique. L’information n’est pas claire, car toujours interférée, déformée par la compression des récepteurs (vue, ouïe, etc), ce qu’on appelle la perception*.

La déconnexion d’avec le signal analogique est une mutation nécessaire et temporaire dans à l’apprentissage des états supérieurs d’intelligence d’où se construit la verticalité de l’être. Lorsque l’interférence perturbe trop le signal analogique de l’être, c’est le temps de changer sa manière de capter l’information pour accéder à l’invisible et apprendre à le décoder. S’il ne poursuit pas ses apprentissages profonds en ce sens, sa connexion interne (avec l’Esprit) s’effacera de sa conscience psychologique et le souvenir de son code-source disparaitra. En d’autres termes, s’attacher au monde matériel à un moment où la pulsion d’Esprit nous appelle à notre conscience universelle engendre un blocage qui paralyse l’âme dans sa condition psychologique. Elle ne peut alors plus reconnaitre les autres niveaux de sa conscience.

Le signal numérique interne engendre l’individualisation, la polarisation de la tension créatrice. C’est l’environnement vertical, électrique. Il est clair.

L’environnement numérique artificiel ne doit pas interférer avec l’antenne humaine. Toute interférence par des ondes électromagnétiques artificielles provoque un stress oxydatif dans les cellules du corps humain. Plus la grille d’antenne-relais se referme sur la planète et sur l’humain, plus les symptômes s’expriment (migraines, fatigue, dépression, violence, cancer). L’industrie et les chercheurs indépendants sont unanimes sur une chose : les champs électromagnétiques artificiels perturbent le système immunitaire, provoquant de l’inflammation et donc, des maladies dégénératives.

À partir de maintenant, l’humain a le choix entre se connecter à lui-même pour poursuivre ses apprentissages profonds ou se déconnecter de ses dimensions profondes à tout jamais, au prix d’une anxiété incurable. De ce choix, chacun décidera du modèle d’humain auquel il appartiendra.

Les 3 modèles d’humains

Ces modèles découlent de l’environnement auquel une personne connectent ses neurones et de la malléabilité de la conscience de chacun. D’une part, l’environnement de la nature (épanouissement du vivant) ou l’environnement bionumérique (poursuite du capitalisme).  D’autre part, l’environnement interne de ses dimensions profondes.

L’être qui se branche à la nature est l’humain naturel, celui qui se connecte à la technologie devient transhumain, celui qui se connecte à son propre code-source ou Esprit devient suprahumain.

Pour des raisons opaques, la société se fait imposer, sans trop s’en rendre compte, un modèle transhumain. La grande majorité des gens n’ayant développé que le mental inférieur se moulera aux diktats de la numérisation de l’environnement, ne pouvant qu’exprimer ses émotions en guise de contestation.

Les autres transmuteront l’animalité imprimée dans la substance de l’âme et transcenderont les sens. Ils amorceront l’accroissement de leurs 3 degrés de sensibilité.

Inversion de la fusion sujet / objet

L’humain n’a jamais été entrainé à garder l’esprit critique lorsqu’il s’agit des mystères divins. Les savoirs anciens sont le plus souvent associés à une domination de la psyché qui aliènent la conscience humaine à une idéologie immatérielle. Cette domination mystique siège dans son mental inférieur, ce qui tend à rétrécir sa conscience. Un mental inférieur a avantage à rester distant par rapport aux interprétations qu’il fait des informations, lors du processus de conversion d’un monde à l’autre.

Parce que notre relation avec l’invisible a toujours créé une domination, nous avons intérêt à évoluer vers nos états supérieurs d’intelligence pour atteindre une conscience universelle capable de ne pas fléchir devant les phénomènes psychiques.

À ce stade-ci de l’humanité, nous avons le choix entre deux inversions : vers le réel ou vers le chimérique.

Accorder la suprématie à un objet connecté, inorganique, présenté comme une matérialité aussi vivante que l’humain, pervertit les principes de la vie qui composent la conscience universelle: l’Amour, la Volonté et l’Intelligence.

L’IA est en soi un autre objet à qui nous avons transmis deux états d’intelligence qu’elle développe avec plus de puissance et de rapidité que l’humain. Elle n’est dotée ni de volonté (capacité d’intention et d’autorité propre) ni d’Amour (capacité de fusionner et d’harmoniser en décodant les signaux des dimensions visibles et invisibles) ni d’Intelligence supérieure (capacité d’ordonner l’état d’être).

L’idéologie selon laquelle l’IA peut être un objet de matière aussi vivante que l’organisme humain et la conscience qui l’habite est une perversion de l’esprit. Cette inversion du réel exprime à quel point les penseurs de l’IA sont déconnectés de leur êtreté, trop attachés au monde matériel. La conscience psychologique enferme l’humain dans sa version animale, celle qui vit l’impuissance et la crainte du chaos.

Garder l’esprit critique, développer ses apprentissages profonds permettra à l’humain de ne pas se laisser influencer indument pour des considérations de profit. Notre valeur intrinsèque est infiniment plus grande que celle de l’IA, si tant est que nous sortons de la logique capitaliste.

À contrario, l’inversion vers le réel relève de l’autogouvernance individuelle (Voir la conférence). Elle repose sur un engagement absolu envers soi-même qui requiert d’acquérir les compétences de tous les états d’intelligence. C’est par eux que l’être voit la cohérence de ses actions, ce qui donne un sens imperturbable à sa vie.

Ainsi devenu autonome, aucun intermédiaire ne peut perturber l’information qui est destinée à l’être. Il soutient son autorité au point d’habiter totalement l’ensemble de son territoire multidimensionnel. Ce travail provient de l’accroissement des degrés de sensibilité qui élargissent la conscience pour atteindre toutes les dimensions de l’être, jusqu’à son code source : son Esprit. Il en découle une joie de vivre et une paix permanente en raison de ce contact immuable avec sa présence. Il cesse de confondre sa substance de son âme à celle des autres. Une fois transmutée, déprogrammée, elle ne le retient plus d’atteindre toutes ses dimensions.

Ainsi le sujet fusionne à l’Objet (son Esprit). À savoir que le corps, l’âme et l’Esprit ne forment qu’un grand tout cohérent et empreint d’une Intelligence qui transcende l’entendement.

Soulignons la différence entre l’esprit, l’Esprit universel et la conscience. L’esprit relève du mental inférieur. Il réfléchit. L’Esprit, code-source de la conscience universelle, relève du supramental. Il se pulse en tant que signal émetteur d’informations incontestables pour l’individu, lui permettant de s’autogouverner pleinement.

Si le mental inférieur rend malléable, l’Esprit supérieur est immuable. Mais pour soutenir cette puissance interne, l’être doit apprendre à en maitriser l’énergie. Pour y parvenir, il doit développer ses états d’intelligence supérieurs, quantique et libre, ce qui permet l’expression d’une volonté qui active son autorité sur son propre mouvement vital. L’Esprit se manifeste sous forme de tension créatrice (pulsion d’Esprit) et peut provoquer des chocs dans le but fortifier l’être et de l’élever vers sa conscience universelle.

L’IH en plein essor

Si la Terre peut vivre sans l’Humain, l’IA ne peut durer sans l’Humain.

Si l’humain ne s’engage pas dans ses propres apprentissages profonds, il est possible que son identité soit déterminée par l’IA, à travers un protocole de « gestion vertueuse », qui cherche à encoder la morale des sages ou une éthique de juges qui repose sur des savoirs anciens et une jurisprudence adaptée au transhumain, en tant que sous-traitant de l’IA.

Or les apprentissages spirituels sont passéistes, car ils gardent le mental inférieur dans l’obscurité des mystères. Ils entretiennent le sentiment d’angoisse et d’impuissance face à la mort, face à l’éternité et face toute question existentielle.

L’IA n’a aucune autre connaissance que celle d’une aliénation mentale, dans le domaine spirituel.

Voilà pourquoi l’humain ne pourra pas se satisfaire d’un obscurantisme 2.0 où le sujet serait séparé de sa source et sa conscience récupérée par un encodage binaire vertueux. Aujourd’hui, la création d’une nouvelle chimère est encore possible : un Dieu mi-algorithme mi-mystique qui aurait mainmise sur le cerveau humain dans l’unique but, comme toute religion, de le contrôler.

Est-ce que l’IA peut influencer l’Esprit humain ? Oui et non. L’IA peut influencer le mental inférieur associé aux états d’intelligence émotionnelle et cognitive et déductive. Mais l’IA ne peut pas influer sur une intuition sauf si la personne la réfléchit. La réflexion est un lent processus mécanique d’analyse qui donne place au doute et à la modulation de l’intention. C’est dans ce flou que toutes les manipulations s’exercent. La personne perd alors de vue son intuition d’origine et entremêle le monde physique dans cette réalité subtile.

Le cerveau humain peut être influencé par des esprits non humains, tant que la conscience supramentale n’est pas activée. Le surmental expérimente les phénomènes étranges liés à la force psychique non maitrisée (manifestations de présence immatérielles, confusion identitaire, etc), et de ce fait est sujet à la domination des mondes invisibles. C’est pourquoi la plupart ne s’y aventure pas et qu’il est préférable d’avoir un cadre (En savoir plus sur le  programme de formation Le Créateur) enseignant à rester critique et non impressionnable.

De la même manière, l’IA peut modifier la conscience humaine et l’aider à s’améliorer, dans les paramètres du mental inférieur, là où l’être humain est « assujettissable ». L’IA peut l’aider à accumuler des connaissances mais ne peut pas vivre à sa place son expérience de fusion avec l’Esprit. Cette expérience initiatique passe par l’acquisition des états d’intelligence qui construisent la force de développer le mental supérieur.

Lorsque l’être élève sa conscience universelle, le besoin psychologique de la mémoire expérimentale disparait. Il sort de la Mystique des anciens et de la spéculation scientifique pour embrasser le réel. Il est seul à habiter tous les territoires de sa conscience universelle. L’Esprit humain découvre alors son extraordinaire pouvoir d’intention, sans intermédiaire.

C’est bien en prenant la mesure de son propre dépassement intérieur que l’humain parviendra à s’autogouverner et ainsi à « prendre les meilleures décisions pour son existence » (ré: le métavers). L’humain a donc tout intérêt à élever sa conscience vers son mental supérieur afin que son intelligence adaptative serve à le modifier au sens de son évolution, vers ses états supérieurs d’intelligence — et non au sens de soumission à une autre intelligence que la sienne.

Dès lors qu’il atteint son intelligence globale, son identité est parachevée, parfaite et non programmable.

 

 

Retour à la page d’accueil de l’Observatoire de psychologie évolutionnaire